Père Justin-Sylvestre KetteSoutenance de thèse
Diocèse de BossangoaEntretien avec Mgr Nestor-Désiré Nongo
Diocèse de Dassa-ZouméUne journée avec Mgr François Gnonhossou
« Soyez toujours dans la joie du Seigneur. »
Troisième Dimanche de l’Avent
16 décembre 2018
Première lecture
Lecture du livre du prophète Sophonie
« Le Seigneur exultera pour toi et se réjouira. » (So 3, 14-18a)
Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. »
Cantique
(Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6)
R/ Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut.
« Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! »
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
« Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-7)
Frères,
soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
Évangile
« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
Textes liturgiques © AELF
Homélie
« Soyez toujours dans la joie du Seigneur[2]. »
Ce troisième dimanche de l’Avent est connu comme le dimanche de la joie, car les invitations à la joie dans la liturgie sont nombreuses : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche », telle est formulée l’antienne d’ouverture. « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur, bondis de joie, fille de Jérusalem, car le Seigneur est en toi. » Dieu vient habiter son peuple ; telles sont les expressions du prophète Sophonie dans la première lecture. « Soyez toujours dans la joie », rappelle saint Paul aux chrétiens de Philippes dans la deuxième lecture. L’évangile met déjà en scène le personnage de Jean-Baptiste qui annonce la venue et le ministère de Jésus.
Luc, plus que les autres évangiles, met en relief la prédication du Baptiste. À travers le message de Jean-Baptiste, c’est Dieu qui intervient car la Parole est adressée à Jean par Dieu lui-même. Jean est montré dans la ligne des prophètes anciens, notamment du deuxième Isaïe, qui est même cité de façon explicite dans les versets précédant le morceau d’évangile de ce jour ; il annonce la venue proche de Dieu prêt à éradiquer le péché et à supprimer le pécheur. Mais Luc, tout au long de son évangile, insistera surtout sur la miséricorde.
La métaphore utilisée par Jean Baptiste est rude : déjà la hache frappe au pied de l’arbre. Pour échapper à la catastrophe, la recette est claire et demande un comportement de justice et d’ordre social :
- partager avec celui qui n’a rien ;
- nourrir l’affamé ;
- ne pas exiger plus que ce qui nous est dû ;
- ne faire violence à personne ;
- n’accuser personne
Dans les paroles de Jean Baptiste se dessine déjà le message des Béatitudes. Les foules viennent à lui et, parmi elles, des publicains et des soldats, des petites gens qui ne pouvaient pas fréquenter le temple, déconsidérées par les pharisiens et les docteurs de la loi. C’est tout le peuple de Dieu, mélangé, disparate, mais « en attente », que Jean, porteur de « la bonne nouvelle », exhorte et encourage. C’est déjà l’annonce de la bonne nouvelle aux pauvres qui est décrite, prémisse de tout le ministère de Jésus.
Le baptême de conversion que Jean administre au Jourdain vise à susciter le repentir en vue du pardon des péchés. Le repentir et le pardon sont sincères et vrais s’ils produisent de bons fruits. Celui qui vient après Jean-Baptiste est infiniment « plus fort » que Jean. Il baptisera dans le feu et l’Esprit-Saint, il rendra Dieu lui-même présent dans le cœur de croyants.
Il revient aux chrétiens de se réapproprier cette joie de la présence de Dieu dans les personnes, les familles, les communautés, de la communiquer au monde sans honte et dans l’humilité de nos imperfections, de répondre aux appels du Baptiste au partage, à la paix et à la justice sociale, car nous sommes les sentinelles de l’Espérance et de la Joie, prêts à œuvrer pour que vienne Noël, pour que vienne le jour de la venue de Dieu, le jour de l’homme, le jour de la vie.
Jean-Marie GUILLAUME, sma
[1] Cf. Is 61, 1.
[2] Philippiens 4, 4.
[3] Luc 3, 10.
Préparez les chemins !
Deuxième Dimanche de l’Avent. Année C
9 décembre 2018
Première lecture
Lecture du livre du prophète Baruc
« Dieu va déployer ta splendeur. » (Ba 5, 1-9)
Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel. Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel, car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms : « Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ». Debout, Jérusalem ! Tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient : vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient. Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal. Car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. Sur l’ordre de Dieu, les forêts et les arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage ; car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice.
Psaume
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
« Dans la droiture, marchez sans trébucher vers le jour du Christ. » (Ph 1, 4-6.8-11)
Frères,
à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais, à cause de votre communion avec moi, dès le premier jour jusqu’à maintenant, pour l’annonce de l’Évangile. J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus. Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.
Évangile
« Tout être vivant verra le salut de Dieu. » (Lc 3, 1-6)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers : tout être vivant verra le salut de Dieu. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.
Textes liturgiques © AELF
Homélie
Préparez les chemins !
Dans notre vie personnelle, comme dans la vie de notre famille ou de la nation, il est quelquefois des dates que l'on n'oublie pas. Naissance, mariage ou décès d'un être cher par exemple. Ces dates, on les conserve avec soin, on les retient, on en fête les anniversaires. La venue du Christ sur terre, et surtout le moment où il allait enfin se mettre à proclamer son message à la face du monde, est une de ces dates.
Cet événement capital de l'histoire de l'humanité, il importait de le fixer avec précision et, au moment où le Christ allait se mêler à la vie de son temps, Saint Luc nous le situe dans l'histoire de son époque et cette annonce est solennelle : « C'était l'an 15 du règne de l'Empereur Tibère, Ponce-Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode vice-roi de la Galilée, Philippe son frère vice-roi des provinces de l'Iturée et de la Trachonitide et Lysanias vice-roi d'Abilène ; Anne et Caïphe étaient grands prêtres... »
Voilà, le décor est posé ! Tous ces personnages nous sont connus par l'histoire et ont laissé leur nom dans l'un ou l'autre document officiel. Par là, Saint Luc veut nous montrer que le Christ n'est pas un mythe, une légende, une invention, mais qu'il a été vraiment homme, qu'il a vécu avec les hommes, qu'il a participé à leur histoire, qu'il est intervenu dans leur histoire. Les temps alors, selon l'expression de la Bible, étaient accomplis : ces temps commencés le jour où Dieu promit un Sauveur à Adam et à Eve chassés du Paradis, ces temps prédis au cours des âges par les prophètes chargés de tenir allumée l'espérance d'Israël, ces temps, enfin, annoncés et préparés par le dernier et le plus grand des Prophètes, Jean le Baptiste.
Jean Baptiste se tenait à Betharaba, un gué, un passage situé sur le Jourdain quelques kilomètres en amont de la Mer Morte. Là se faisaient tous les passages de troupeaux, de marchands, de voyageurs qui désiraient se rendre d'une rive à l'autre. C'est là qu'il prêchait et ce qu'il avait à dire, il le disait d'une manière rude et forte, en termes parfois violents : Race de vipère, faites pénitence, il ne suffit pas de dire « nous avons Abraham comme père » pour être sauvé... Cette voix qui criait dans le désert en a converti beaucoup et Hérode lui-même, en le tuant, n'est pas arrivé à la faire taire. Elle continue à nous atteindre et à nous bouleverser par delà les siècles. Ecoutons-la aujourd'hui qui nous dit : « Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez ses sentiers, tout ravin sera comblé, toute montagne ou colline sera abaissée, les passages tortueux deviendront droits et les chemins raboteux seront nivelés... »
Oui, ces quelques jours avant Noël, laissons-nous toucher enfin par cet appel de Jean pour nous remettre en question et peut-être changer de cap. Que de trous, de ravins ou même d'abîmes à combler en nous ! Manque de foi, de générosité, de charité, indifférence aux autres, vide de notre existence trop axée sur le matériel et l'argent... Que de collines et de montagnes aussi ! Orgueil et suffisance qui ne veulent plier devant rien ni personne, refus de Dieu, défaut ou péché mignon qui règne en maître dans notre âme... Le rôle de cet Avent est justement de combler, de raboter, d'aplanir, de passer le bulldozer pour tracer bien droit le chemin par lequel le Seigneur viendra dans notre âme. Bien souvent nous avons peur de la venue du Christ, car nous sentons que nous ne pourrons pas continuer de vivre comme nous vivons. Nous sentons qu'Il nous demandera de changer quelque chose dans notre vie, de trancher dans notre orgueil, dans notre sensualité ou dans notre indifférence... Et devant les exigences de Dieu nous faisons la sourde oreille.
Eh bien ! Ces quelques jours qui nous séparent de Noël, passons le bulldozer dans notre cœur. Mettons y de l'ordre, débarrassons-le de tout ce qui l'encombre. Plus nous le viderons et mieux le Seigneur pourra le combler. Invitons-le à venir chez nous, redisons lui ce cri de l'Avent : « Viens, Seigneur Jésus, viens, ne tarde plus... » Et à Noël, il nous dira alors ces paroles bouleversantes de l'Apocalypse : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si tu entends ma voix et ouvres ta porte, j'entrerai chez toi pour souper comme avec un ami, moi près de toi et toi près de moi. » Lui ouvrirons-nous alors la porte ?
Amen
Père Claude RÉMOND SMA
[1] Cf. Lc 3, 4. 6.
Un message d’espérance, un appel à veiller et à prier !
Premier Dimanche de l’Avent de l’Année C
2 décembre 2018
Première lecture
Lecture du livre du prophète Jérémie
« Je ferai germer pour David un Germe de justice. » (Jr 33, 14-16)
Voici venir des jours – oracle du Seigneur – où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda : en ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, Jérusalem habitera en sécurité, et voici comment on la nommera : « Le-Seigneur-est-notre-justice. »
Psaume
(Ps 24 (25), 4-5ab, 8-9, 10.14)
R/ Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme, vers toi, mon Dieu.
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.
Deuxième lecture
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
« Que le Seigneur affermisse vos cœurs lors de la venue de notre Seigneur Jésus. » (1 Th 3, 12 – 4, 2)
Frères,
que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen.
Pour le reste, frères, vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous le demandons, oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus. Vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.
Évangile
« Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28. 34-36)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
Textes liturgiques © AELF
Homélie
Un message d’espérance, un appel à veiller et à prier !
Bien-aimés de Dieu !
Ce premier dimanche de l’Avent ouvre une nouvelle année liturgique C. L’Avent, qui veut dire « venue », rappelle les longs siècles pendant lesquels les hommes attendaient la réalisation de la promesse faite par Dieu d’un Sauveur qui les arracherait à l’esclavage du péché, et les introduirait dans la Terre Promise ! C’est cette même attente que nous sommes appelés à vivre intensément pour préparer la fête de Noël. Le Christ vient ! C’est donc une attente toute faite de foi et d’espérance. L’Avent, c’est le temps de la « venue » du Christ ; il est venu à Bethléem un jour de Noël ; Il vient dans chaque évènement et dans chaque sacrement ; il viendra à la fin du « temps ».
Dans la première lecture, l’oracle du prophète Jérémie est une vision d’espérance, celle d’une cité dans laquelle se réaliseront enfin toutes les promesses divines d’un règne de justice, de sécurité et de paix : « En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera : « Le Seigneur est notre justice ». Ainsi, Jérémie affirme sa foi en une restauration prochaine. C’est un descendant de David qui délivrera le peuple opprimé et l’introduira dans une cité, toute de tranquillité, de justice et de joie.
Saint Paul,de son côté, exhorte les chrétiens à persévérer dans la foi et à réaliser de nouveaux progrès dans l’amour de Dieu et de celui des autres, pour être prêts à accueillir le Sauveur quand il viendra : « Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant (…)[2] »
L’Evangile du jour nous rapporte l’enseignement de Jésus relatif à la fin du monde et à son retour glorieux. Des signes annonceront ce retour du Fils de l’homme, avec « grande puissance et grande gloire ». Il ne faut cependant pas les prendre à la lettre ! L’univers sera transformé, renouvelé. Mais que les croyants ne s’en effraient pas, et ne se peinent pas à chercher, ni le Jour ni l’Heure. Cependant, Jésus nous donne un avertissement : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie », et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste ». Et cela, pour nous tenir prêts à l’accueillir dès qu’il viendra.
Plus qu’une célébration religieuse de quelques semaines pour préparer la fête de Noël, l’Avent doit être pour nous une façon d’être, de penser et de vivre. « Restez éveillés, et prier en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraitre debout devant le Fils de l’homme ».
« Veillez et priez dans l’attente du Jour ! » Que l’Eucharistie de ce jour nous aide à être des ces veilleurs. Amen !
Bon temps l’Avent à tous et à toutes !
Abbé Samuel GAMLIGO.
[1] Cf. Ps 84, 8.
[2] 1Th 3, 12.
Être régénéré par le baptême.
Baptême du Seigneur
12 janvier 2020
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe
« Voici mon serviteur, qui a toute ma faveur. » (Is 42, 1-4.6-7)
Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois.
Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations : tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »
Psaume
(Ps 28 (29), 1-2, 3ac-4, 3b.9c-10)
R/ Le Seigneur bénit son peuple en lui donnant la paix.
Rendez au Seigneur, vous, les dieux,
rendez au Seigneur gloire et puissance.
Rendez au Seigneur la gloire de son nom,
adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté.
La voix du Seigneur domine les eaux,
le Seigneur domine la masse des eaux.
Voix du Seigneur dans sa force,
voix du Seigneur qui éblouit.
Le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre,
Et tous dans son temple s’écrient : « Gloire ! »
Au déluge le Seigneur a siégé ;
il siège, le Seigneur, il est roi pour toujours !
Deuxième lecture
Lecture du livre des Actes des Apôtres
« Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint. » (Ac 10, 34-38)
En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée, chez un centurion de l’armée romaine, il prit la parole et dit : « En vérité, je le comprends, Dieu est impartial : il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes. Telle est la parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël, en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ, lui qui est le Seigneur de tous. Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. »
Évangile
« Dès que Jésus fut baptisé, il vit l’Esprit de Dieu venir sur lui. » (Mt 3, 13-17)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui, le ciel s’est ouvert, l’Esprit descend sur Jésus, et la voix du Père domine les eaux : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! » Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. »
Textes liturgiques © AELF
Homélie
Être régénéré par le baptême.
Mais pourquoi sont-ils allés en masse se faire baptiser par Jean ? Pour s’avouer pécheurs et se faire purifier dans l’attente de la venue du Sauveur, que l’on disait imminente… comme le dit Marc[2] : « Jean le Baptiste parut dans le désert, proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des péchés ». C’était plus qu’un phénomène populaire. C’état un appel du prophète qui lui-même fut appelé et envoyé par le Très Haut pour préparer la voie et les cœurs du peuple de Dieu.
Et voici que, selon Jean l’Évangéliste, le Messie était présent en toute discrétion parmi le peuple assemblé atour de Jean le Baptiste. Mais Jean ne signale pas le baptême de Jésus car pour lui, il est l’agneau qui enlève vraiment le péché alors que la plongée dans le Jourdain n’est qu’un rite préparatoire.
Alors pourquoi Jésus se fait-il baptiser ? Parce qu’il veut aller jusqu’au bout et s’identifier totalement au pécheur, mais pas au péché. Son vrai baptême, il le recevra sur la croix, ainsi qu’il l’a dit lui-même par allusion[3] : « C’est un baptême que je dois recevoir, et comme cela me pèse jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » Tout le sens de sa venue est là : c’est pour cela qu’il est venu et qu’il va mourir sur une croix. Mais il sera glorifié le 3e jour par la résurrection.
Ainsi, qui faut-il entendre de notre baptême ? Certes, c’est un passage symbolique par l’eau. Mais au-delà, c’est surtout la descente de l’Esprit Saint par le symbole de l’onction : il nous régénère et fait de nous « des fils ou des filles bien-aimés » du Père en nous intégrant dans la grande famille des enfants de Dieu. Un changement radical ! Car nous devenons les temples consacrés de l’Esprit Saint, tout en restant des êtres fragiles exposés au péché. Notre péché n’est donc qu’un reflet, mais un véritable reflet du baptême de Jésus dans l’eau et par l’onction. Voilà pourquoi le baptême et l’eucharistie restent les seuls sacrements indispensables à notre cheminement sur cette terre à la suite du « Maître de la vie », qui nous conduit et nous fortifie par l’action de l’Esprit.
Jean-Pierre FREY sma
[1] Cf. Mt 3, 16-17, Ps 28, 3.
[2] Marc 1: 4.
[3] Luc 12: 50.
« Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus… »
« Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus… »
Épiphanie
5 janvier 2020
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » (Is 60, 1-6)
Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.
Psaume
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse. » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Frères,
vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère. Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.
Évangile
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi. (Mt 2, 1-12)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Nous avons vu son étoile à l’orient, et nous sommes venus adorer le Seigneur. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Textes liturgiques © AELF
Homélie
« Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus…[2] »
Elle est belle, l’histoire des mages qui viennent de loin pour rencontrer l’enfant Jésus. Elle est comme un conte qu’on raconte aux enfants. Bien des spécialistes de la Bible se sont interrogés et s’interrogent encore pour savoir sur quel fonds historique elle s’appuie. Elle est en fait la grande histoire du salut, la grande histoire de la rencontre de Dieu avec l’humanité.
L’histoire des mages dit d’abord que Jésus est venu pour tous les humains, ceux qui font partie du peuple d’Israël comme ceux qui n’en font pas partie, ceux qui sont loin, ceux qui sont près : « Ce sont des mages venus d’Orient », de très loin, du côté où le soleil se lève, des lieux qui avaient été autrefois des terres d’esclavage et de déportation pour le peuple d’Israël.
Leur venue vers Jésus réalise la vision du prophète Isaïe décrite dans la première lecture. Le dernier rédacteur du livre d’Isaïe, en une vision pleine de joie, de lumière et d’espérance, annonce la fin de l’exil et le retour du peuple d’Israël vers sa terre, vers Jérusalem : « Debout Jérusalem, resplendis ! Elle est venue ta lumière … Sur toi se lève le Seigneur… » Ce n’est pas seulement le peuple d’Israël qui se dirige vers Jérusalem, ville de la paix, ville où Dieu réside, mais toutes les nations : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois vers la clarté de ton aurore… Tous ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche… Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi… Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens… »
Faisant écho à cette vision d’Isaïe, l’évangéliste Matthieu raconte comment les mages arrivent vers l’enfant Jésus. Les mages étaient des prêtres officiels du royaume perse et scrutaient le ciel et les astres. Ils sont en quête de ce qui se passe dans le ciel, en quête de Dieu. Ils voient l’étoile, symbole de la lumière divine. Ils arrivent à Jérusalem. Ils pensaient en effet y trouver le roi des juifs, qui venait de naître. Se laissant guider par leur propre pensée et non plus par la lumière venant de Dieu, ils se trompent de chemin. Ils s’adressent au roi du lieu, le roi Hérode, qui ne supporte pas qu’on lui fasse ombrage et se sent menacé par ce petit roi qui vient de naître et dont il ne connait même pas l’existence. Ils lui posent la question sur le lieu où trouver ce roi : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » Hérode, les grands prêtres et les scribes du peuple, ceux qui seront là lors du procès de Jésus, se concertent. Finalement, ils se rendent compte que la réponse à la question des mages est à trouver dans l’Écriture car le prophète écrit[3] : « et toi Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi, sortira un chef qui sera le berger de mon peuple ». Personne ne pouvait en effet imaginer que le roi des Juifs pourrait naître en cette toute petite bourgade de Bethléem.
Ayant retrouvé la lumière grâce à l’Écriture, Parole de Dieu, les mages « se réjouissent d’une très grande joie ». Ils suivent l’étoile jusqu’à Bethléem, « ils entrent dans la maison, voient l’enfant et sa mère ». Ils se prosternent devant lui, c’est-à-dire qu’ils le reconnaissent et l’adorent comme Dieu. Ils lui offrent leurs présents apportés d’Orient, de l’or, symbole de la royauté, de l’encens, un parfum royal, le plus prestigieux des parfums, la myrrhe, huile précieuse utilisée pour atténuer la souffrance et pour l’embaumement, annonce discrète de la mort de Jésus. Ils regagnent leur pays par un autre chemin, pour ne pas rencontrer Hérode. Mais cet autre chemin est aussi un chemin intérieur, de conversion, de paix, de lumière pour leur vie de tous les jours.
Comme saint Paul dans la deuxième lecture, les mages ont été illuminés par grâce, par révélation, pour reconnaître le Sauveur en Jésus, le petit enfant qui vient de naître et qui a changé leur vie. Les mages sont les représentants des peuples venus de partout vers Jésus, qui forme aujourd’hui le peuple de Dieu. Avec tous les peuples de la terre, en cette fête de l’Épiphanie, fête de tous les peuples, nous rendons grâce pour la venue de Jésus, fils de Dieu et fils de Marie parmi nous. Il vient pour guider nos vies, pour nous nourrir aujourd’hui encore de sa parole et de son pain eucharistique, pain pour notre route.
Père Jean-Marie GUILLAUME sma
[1] Cf. Mt 2, 2.
[2] Mt 2,2.
[3] Il s’agit du prophète Michée, 5, 1.