Père Justin-Sylvestre KetteSoutenance de thèse
Diocèse de BossangoaEntretien avec Mgr Nestor-Désiré Nongo
Diocèse de Dassa-ZouméUne journée avec Mgr François Gnonhossou
Parole de vie et de lumière
Deuxième Dimanche Ordinaire C
20 janvier 2019
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe
« Comme la jeune mariée fait la joie de son mari. » (Is 62, 1-5)
Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas, et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse que sa justice ne paraisse dans la clarté, et son salut comme une torche qui brûle. Et les nations verront ta justice ; tous les rois verront ta gloire. On te nommera d’un nom nouveau que la bouche du Seigneur dictera. Tu seras une couronne brillante dans la main du Seigneur, un diadème royal entre les doigts de ton Dieu. On ne te dira plus : « Délaissée ! » À ton pays, nul ne dira : « Désolation ! » Toi, tu seras appelée « Ma Préférence », cette terre se nommera « L’Épousée ». Car le Seigneur t’a préférée, et cette terre deviendra « L’Épousée ». Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu.
Psaume
(Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 7-8a, 9a.10ac)
R/ Racontez à tous les peuples les merveilles du Seigneur !
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !
De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !
Rendez au Seigneur, familles des peuples,
rendez au Seigneur, la gloire et la puissance,
rendez au Seigneur la gloire de son nom.
Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté.
Allez dire aux nations : Le Seigneur est roi !
Il gouverne les peuples avec droiture.
Deuxième lecture
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
« L’unique et même Esprit distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. » (1 Co 12, 4-11)
Frères,
les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier.
Évangile
« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. » (Jn 2, 1-11)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Dieu nous a appelés par l’Évangile à entrer en possession de la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Textes liturgiques © AELF
Homélie
Parole de vie et de lumière
Pénétrer dans le monde de l’évangéliste Jean n’est pas une chose aisée. Il écrit avant tout pour notre méditation et notre réflexion, et non pour faire une chronique historique. Et il écrit après les autres évangélistes, entre 90 et 100 après Jésus-Christ, après un long travail d’approfondissement de la Parole héritée de Jésus, avec et dans une communauté, dite communauté johannique.
Les noces de Cana sont le premier signe messianique de Jésus de Nazareth ; iI commence son parcours par une invitation à des noces. Auparavant, il fut disciple autour de Jean le Baptiste sur les bords du Jourdain, avec certains autres comme André et Philippe, Pierre et Nathanaël[2], qui deviendront ses disciples et même ses apôtres-envoyés. Avec eux, il montera en Galilée pour y commencer sa mission. C’est ainsi qu’il se retrouve invité à des noces, à Cana en Galilée.
Que s’est-il passé à ces noces de Cana ? L’évangile nous dit : c’est là que Jésus fit son premier « signe », ce qui veut dire qu’à travers se signe/miracle il révèle son identité et son message. Et voici comment… Sa mère, qui l’accompagnait, découvre qu’ils n’ont plus de vin – et s’il n’ya plus de vin, ce n’est plus de fête – et elle s’adresse à son fils, humblement mais pleine de confiance, pour lui dire : ils n’ont plus de vin.
Et Jésus lui répond : « Femme[3] ! Je ne puis rien y faire, car mon heure n’est pas encore venue ». Mystère[4]… Mais une lumière jaillit chez sa mère, qui laisse son fils réfléchir et dit aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». Et qui ne connait pas le reste ! Jusqu’au maître de la cérémonie, qui a goûté ce premier cru et trouve que c’est par lui qu’il eût fallu commencer… Les témoins sont discrets et le vin nouveau ne fait pas éclater de joie les « fêtards ». Pourtant, les disciples/serviteurs, qui ont vu, crurent en cette parole efficace de celui qui peut changer l’eau en vin pour la joie d’une noce et qui est capable de bien autre chose dans la marche du quotidien… Il suffit de le suivre.
Concrètement, il faut dire que Jésus a fait un don messianique aux mariés pour la joie des convives : il leur a ainsi proposé de le suivre éventuellement jusqu’au bout, tout en écoutant sa parole, afin d’être un jour les témoins de ce qu’il ont vu et entendu. Et le bout de la marche, nous le connaissons… C’est sur une colline au sortir de Jérusalem que tout va se terminer. A nous de le suivre malgré tout sur son parcours et d’écouter sa parole. Car c’est une parole de vie et de lumière, symbolisée par ce vin délicieux et nouveau.
Jean-Pierre FREY, SMA
[1] Cf. 2 Th 2, 14.
[2] Assimilé à Barthélémy.
[3] Terme courant l’époque pour s’adresser à sa mère et aux membres féminins de sa famille.
[4] Ne faisons pas une chasse aux mots et à leur sens sous prétexte que Jean est un écrivain à double sens.
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie. »
Le Baptême du Seigneur
Dimanche 13 janvier 2019
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe
« La gloire du Seigneur se révélera, et tout être de chair verra. » (Is 40, 1-5. 9-11)
Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes.
Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. »
Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ! » Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage. Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.
Psaume
(Ps 103 (104), 1c-3a, 3bc-4, 24-25, 27-28, 29-30)
R/ Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière !
Comme une tenture, tu déploies les cieux,
tu élèves dans leurs eaux tes demeures.
Des nuées, tu te fais un char,
tu t’avances sur les ailes du vent ;
tu prends les vents pour messagers,
pour serviteurs, les flammes des éclairs.
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
Tout cela, ta sagesse l’a fait ;
la terre s’emplit de tes biens.
Voici l’immensité de la mer,
son grouillement innombrable d’animaux grands et petits.
Tous, ils comptent sur toi
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.
Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ;
tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite
« Par le bain du baptême, Dieu nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. » (Tt 2, 11-14 ; 3, 4-7)
Bien-aimé,
la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété, attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. Lorsque Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et son amour pour les hommes, il nous a sauvés, non pas à cause de la justice de nos propres actes, mais par sa miséricorde. Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. Cet Esprit, Dieu l’a répandu sur nous en abondance, par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, rendus justes par sa grâce, nous devenions en espérance héritiers de la vie éternelle.
Évangile
« Comme Jésus priait, après avoir été baptisé, le ciel s’ouvrit. » (Lc 3, 15-16. 21-22)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Voici venir un plus fort que moi, proclame Jean Baptiste ; c’est lui qui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Textes liturgiques © AELF
Homélie
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie.[2] »
Avec la fête du Baptême du Seigneur se termine le temps de Noël. Jésus est né, il a grandi, il s’est recueilli et a travaillé pendant longtemps dans une vie humble et cachée. Né peu de temps après Jean-Baptiste, le précurseur, il a été annoncé par lui. Les paroles d’Isaïe, dans la première lecture, font écho au message du Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, tracez droit dans les terres arides une route pour notre Dieu… Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout … Comme un berger, il fait paître son troupeau… »
Dans l’évangile de ce jour, selon Saint Luc, Jésus vient, non pas « avec puissance » comme l’annonçait aussi Isaïe, mais humblement, comme une personne parmi tant d’autres, en une démarche de conversion, en tant que fils d’Adam, rattaché à toute l’humanité. Il réalise ce que Paul décrit dans la deuxième lecture : « Il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien ».
Le récit du baptême de Jésus fait allusion au baptême chrétien tel qu’il se pratiquait au début de la chrétienté et lui donne sens. Le baptême enracine le croyant en Dieu et lui transmet l’Esprit Saint : « Par le bain du baptême », dit Paul à Tite dans la deuxième lecture, « Dieu nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint ». Jésus, lors de son baptême, d’après l’évangéliste, fait l’expérience de la proximité du Père. C’est dans la prière qui le met en relation avec lui qu’il reçoit le don de l’Esprit et lui laisse percevoir qu’il est le Fils bien-aimé : « Le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ». Le ciel, qui selon Isaïe[3] était fermé, est maintenant ouvert. Le Père, par Jésus, reprend la communication avec l’humanité. Il répond à la prière de Jésus par le don de l’Esprit Saint, symbolisé par la colombe et authentifié par la voix.
L’Esprit Saint, dont la présence et l’action avaient déjà été activement décrites dès les premières pages de l’évangile de Luc, est l’expression de la présence et de l’amour du Père en Jésus. Il va guider Jésus tout au long de sa vie publique. L’Esprit est comme une colombe, telle qu’elle planait sur les eaux au commencement du monde, telle aussi la colombe qui protège ses petits. L’Esprit retournera vers le Père lorsque Jésus meurt sur la croix. Il sera de nouveau répandu sur les disciples au jour de la Pentecôte. Il est communiqué aux nouveaux baptisés comme une force rénovatrice qui les aide à témoigner de la présence et de la tendresse du Père autour d’eux. Ainsi, comme le rappelle Saint Paul à Tite, « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété ».
Jean-Marie GUILLAUME, sma
[1] Cf. Lc 3, 16.
[2] Luc, 3, 22.
[3] Is. 63, 19.
La foi nous fait aller de l’avant.
Épiphanie
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » (Is 60, 1-6)
Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.
Psaume
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse. » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Frères,
vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère. Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.
Évangile
« Nous sommes venus d’Orient adorer le roi. » (Mt 2, 1-12)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Nous avons vu son étoile à l’orient, et nous sommes venus adorer le Seigneur. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent.*
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Textes liturgiques © AELF
Homélie
La foi nous fait aller de l’avant.
Cette fête de l'Épiphanie est tellement chargée de significations qu'on ne peut en faire le tour en quelques minutes, aussi nous nous contenterons aujourd'hui de nous mettre à notre tour à dos de chameau et de suivre tout simplement la démarche de ces chercheurs de Dieu que sont les Rois Mages :
- ils ont quitté leur pays pour suivre une étoile ;
- ils ont trouvé un enfant qu'ils ont adore ;
- ils sont repartis chez eux par un autre chemin.
Oui, une étoile les a fait se mettre en route. Ils ont senti que quelque chose d'important était en train de se passer quelque part et ils ont voulu voir... Ils se sont alors mis en route... Ils ont quitté leur confort et leur tranquillité pour s'embarquer dans ce qu’il faut bien appeler une aventure.
Au cours de notre vie, quelque fois peut-être, une étoile s'est mise aussi à clignoter pour nous. C'est un événement, la rencontre d’une personne ou une séparation, une joie ou une peine... Nous nous sentons tout à coup invités à quitter nos certitudes et nos habitudes, et il nous faut nous mettre en route, avancer, tourner le dos à quelque chose pour nous diriger vers autre chose que nous ne connaissons pas encore... C’est l’incertitude, c’est une aventure dans laquelle nous nous lançons mais qui, en tout état de chose, nous fera aller plus loin, plus haut, qui nous fera découvrir et expérimenter quelque chose de nouveau, quelque chose d’autre.
Les Mages, eux, dès que l’étoile est apparue, se sont mis en route et ils ont trouvé. Ils ont trouvé un enfant couché dans une crèche, l'Enfant Dieu, et ils se sont mis à l'adorer et à lui offrir leurs présents.
Pour nous, pauvres hommes à qui il faut du concret pour croire, nous ne pouvons vraiment rencontrer Dieu qu'en rencontrant Jésus Christ, sinon Dieu reste pour nous une idée vague, fragile et inconsistante. Jésus Christ, c'est Dieu qui se montre, qui agit parmi nous, qui s'est fait l'un d'entre nous. C'est à travers Lui que nous aimons Dieu, c'est en servant ses frères que nous le servons Lui... En déposant leurs cadeaux aux pieds de Jésus, les Mages l'adorent. L'adoration qui ne conduit pas à donner ce qu'on a ni ce qu'on est, c'est du toc, du faux semblant. La foi, comme l’amour, s'exprime par des actes concrets, pas par des paroles ; cela s’exprime par le don de soi à Dieu et aux autres car le plus beau cadeau que l'on puisse faire à quiconque est et sera toujours de se donner soi-même.
Et après avoir adoré l'Enfant Dieu, après s'être offerts eux-mêmes à travers leurs cadeaux, les Rois Mages sont repartis chez eux par un autre chemin.
Quand on a vraiment rencontré le Seigneur, on ne fait plus rien comme avant, on prend un nouveau chemin. On ne va pas à la rencontre de Dieu pour fuir le réel, pour se réfugier dans un cocon douillet à l'abri des duretés de la vie. Au contraire, quand on l'a trouvé, après nous avoir donné sa force et sa lumière, le Seigneur nous renvoie toujours à nos tâches quotidiennes ; mais on y revient avec un cœur nouveau, une vie nouvelle en nous, une ardeur renouvelée, parce que nous savons qu’il y a Quelqu’un avec nous, Quelqu’un derrière nous.
Je ne sais si cela vous a frappé à la lecture de cet Évangile : il existe un énorme contraste entre les Mages, des païens qui cheminent à la recherche de l'Enfant Dieu, et les chefs des prêtres et les scribes, docteurs de la religion officielle qui, eux, ne bougent pas. Ils savent beaucoup de choses sur Dieu, mais ils restent à Jérusalem... Ils ne se dérangent pas, ils ne vont pas jusqu'à Bethlehem. Se croire définitivement installé dans la foi n'est pas une bonne chose ; il faut toujours l'approfondir, se remettre en question, réfléchir, la faire réagir aux événements du temps. Sinon, c'est une foi sclérosée, une foi morte, une foi qui ne nous fait plus bouger. Et vous savez bien, quand on ne bouge plus… c’est qu’on est mort.
Eh bien, en cette fête de l’Épiphanie, à l'image des Mages, mettons-nous en selle, mettons-nous en route à notre tour vers le Christ, Lui qui est et qui sera toujours pour chacun d'entre nous le Chemin, la Vérité et la Vie.
Amen
Claude RÉMOND SMA
[1] Cf. Mt 2, 2.
La famille, un lieu d’accueil de notre vocation et de nos responsabilités. Ste Famille
Sainte Famille
Première lecture
Lecture du premier livre de Samuel
« Samuel demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. » (1 S 1, 20-22.24-28)
Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle. Anne conçut et, le temps venu, elle enfanta un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle, « Je l’ai demandé au Seigneur. » Elcana, son mari, monta au sanctuaire avec toute sa famille pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant. Mais Anne n’y monta pas. Elle dit à son mari : « Quand l’enfant sera sevré, je l’emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours. » Lorsque Samuel fut sevré, Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ; l’enfant était encore tout jeune. Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin. On offrit le taureau en sacrifice, et on amena l’enfant au prêtre Éli. Anne lui dit alors : « Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie ! Aussi vrai que tu es vivant, je suis cette femme qui se tenait ici près de toi pour prier le Seigneur. C’est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose. Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. » Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.
Psaume
(Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10)
R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur !
De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.
Deuxième lecture
Lecture de la première lettre de saint Jean
« Nous sommes appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. » (1 Jn 3, 1-2.21-24)
Bien-aimés,
voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
Évangile
« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi. » (Lc 2, 41-52)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Seigneur, ouvre notre cœur pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
Textes liturgiques © AELF
Homélie
La famille, un lieu d’accueil de notre vocation et de nos responsabilités
Bien-aimés de Dieu !
Nous fêtons la Sainte Famille de Nazareth, quelques jours seulement après Noël. La Bible rapporte peu de faits sur elle. Cependant, on trouve des passages qui mentionnent certaines vertus discrètes de Marie, la foi confiante de Joseph et l’obéissance de Jésus. Quels exemples et quelles leçons pouvons-nous en tirer pour nos familles aujourd’hui ?
La famille est d’abord une « école » de vie en commun. Les parents, en vivant l’amour de leur vie conjugale, accueillent l’enfant comme un « don » de Dieu et le fruit de leur amour. Anne a conscience que son enfant Samuel (Dieu exauce), est la réponse de Dieu à sa supplication : « C’est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. A mon tour, je le donne au Seigneur. Il restera donné au Seigneur tous les jours de sa vie ». Nous pouvons voir dans la consécration de cet enfant un geste de foi et de reconnaissance de la part des parents, heureux de voir leur prière exaucée.
Dans l’Évangile, Joseph et Marie n’ont pas manqué à leur devoir d’emmener leur enfant Jésus au pèlerinage à Jérusalem à l’âge de douze ans. Ainsi, c’est donc dans l’atmosphère religieuse de la Loi de Moïse que Jésus a été élevé. En France, au jour de la « Profession de foi », l’enfant entre dans le monde adulte, après son temps de catéchèse ; en Israël, il devient « Bar mitzvah », fils de la Loi ; ce jour-là, c’est à lui qu’on demande de monter à l’ambon de la synagogue pour lire la Torah, la Parole de Dieu. Il est donc important de souligner le rôle de l’éducation religieuse dans le milieu familial. Jésus, retrouvé au Temple, lieu sacré de la présence de Dieu, est décrit par l’Évangile comme un enfant précoce, très intelligent, attentif, connaisseur des Écritures. Il sait « écouter », et il est ouvert, sachant « interroger ».
Marie et Joseph n’abdiquent pas non plus de leur responsabilité de parents quand il s’agit de « chercher » leur enfant. Aucune démission ! Et quand ils l’ont trouvé, ils lui ont demandé des explications sur le ton de l’affection, mais aussi de la fermeté. C’est Marie qui a exprimé la souffrance des parents qu’ils sont, comme si elle était brimée dans son amour maternel : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comment nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ». La réponse de Jésus est une révélation de son identité profonde et de sa vocation : Jésus est le Fils du Père des Cieux, c’est-à-dire Fils de Dieu, auquel il donne la priorité. « Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être. » Joseph et Marie ont retrouvé leur enfant, mais il leur reste à comprendre sa vocation et comment il l’accomplira. Cependant, « Marie gardait tous ces évènements dans son cœur ». Un jour, ils s’éclaireront … et c’est l’espérance !
Nous aussi, nous vivons en famille. Savons-nous faire de nos foyers des demeures imprégnées de foi chrétienne où s’épanouit la joie de l’amour partagé ? Une joie qui rayonne ? Quel est notre comportement vis-à-vis de nos parents ? Savons-nous reconnaître ce que nous leur devons et leur manifester notre gratitude par une délicate affection ? Quelle place leur réservons-nous, surtout lorsqu’ils sont âgés ou malades ? Et si nous avons des enfants, notre premier soucis est-il de leur donner une éducation chrétienne, de développer en eux des vertus humaines ?
Je vous salue, Marie, vous qui comprenez les mamans qui souffrent pour leurs enfants, priez pour nous ! Jésus, vous qui êtes soumis à Joseph et à Marie, apprenez-nous l’obéissance à nos parents ! Amen.
Abbé Samuel GAMLIGO
[1] Cf. Ac 16, 14b.
Dieu est vraiment parmi nous. Noël
Noël
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe
« Tu seras la joie de ton Dieu. » (Is 62, 1-5)
Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas, et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse que sa justice ne paraisse dans la clarté, et son salut comme une torche qui brûle. Et les nations verront ta justice ; tous les rois verront ta gloire. On te nommera d’un nom nouveau que la bouche du Seigneur dictera. Tu seras une couronne brillante dans la main du Seigneur, un diadème royal entre les doigts de ton Dieu. On ne te dira plus : « Délaissée ! » À ton pays, nul ne dira : « Désolation ! » Toi, tu seras appelée « Ma Préférence », cette terre se nommera « L’Épousée ». Car le Seigneur t’a préférée, et cette terre deviendra « L’Épousée ». Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu.
Psaume
(Ps 88 (89), 4-5, 16-17, 27.29)
R/ L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ! (cf. Ps 88, 2a)
« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
j’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges. »
Heureux le peuple qui connaît l’ovation !
Seigneur, il marche à la lumière de ta face ;
tout le jour, à ton nom il danse de joie,
fier de ton juste pouvoir.
« Il me dira : Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »
Deuxième lecture
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Le témoignage de Paul au sujet du Christ, fils de David (Ac 13, 16-17. 22-25)
Invité à prendre la parole dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, Paul se leva, fit un signe de la main et dit : « Israélites, et vous aussi qui craignez Dieu, écoutez : Le Dieu de ce peuple, le Dieu d’Israël a choisi nos pères ; il a fait grandir son peuple pendant le séjour en Égypte et il l’en a fait sortir à bras étendu. Plus tard, Dieu a, pour eux, suscité David comme roi, et il lui a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, fils de Jessé ; c’est un homme selon mon cœur qui réalisera toutes mes volontés. De la descendance de David, Dieu, selon la promesse, a fait sortir un sauveur pour Israël : c’est Jésus, dont Jean le Baptiste a préparé l’avènement, en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël. Au moment d’achever sa course, Jean disait : Ce que vous pensez que je suis, je ne le suis pas. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds. »
Évangile
« Généalogie de Jésus, Christ, fils de David. » (Mt 1, 1-25)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Demain sera détruit le péché de la terre, et sur nous régnera le Sauveur du monde. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Généalogie de Jésus, Christ, fils de David, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David.
David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone.
Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations. Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
Textes liturgiques © AELF
Homélie
Dieu est vraiment parmi nous.
Ce qui fait la spécificité de notre foi chrétienne, c’est avant tout, je pense, Noël. Essayons d’imaginer ce que serait notre foi sans Noël… En quel Dieu croirions-nous, c’est-à-dire sans un Dieu né parmi nous, un Dieu au milieu des hommes ?
Nous parlerions de Dieu comme beaucoup d’autres humains… Quelqu’un qui se tient là-haut dans le ciel, un Dieu lointain, distant, étrange, tout-puissant et mystérieux. Ce Dieu, nous l’imaginerions tellement haut, tellement grand que nous nous sentirions insignifiants devant lui. Nous nous sentirions si petit que nous n’aurions qu’à nous aplatir, le nez par terre, nous écraser comme des esclaves devant un maître qui a droit de vie et de mort. Sans Noël, nous serions soit déistes, soit idolâtres.
Mais, heureusement, voilà Noël ! Un événement inimaginable pour l’esprit humain : nous voyons Dieu quitter le ciel, où les hommes l’avaient consigné à résidence par leur religion, pour établir sa demeure parmi nous sur terre. Avec Jésus, Dieu vient partager notre humanité. Il devient l’un des nôtres et, du même coup, bouleverse toutes les représentations que nous avions de lui.
Noël, c’est en quelque sorte Dieu qui nous dit : « Je ne suis pas le Dieu très haut que vous imaginiez, mais le Dieu très bas. Vous ne devez plus me chercher là-haut dans le ciel, au dessus des nuages ou dans un sacré inaccessible. Vous ne pouvez me trouver qu’ici, parmi vous, au milieu de vous sur la Terre. Pour me vois, vous ne devez plus lever les yeux, mais baisser votre regard sur la crèche, c’est-à-dire parmi les petits, les pauvres et les démunis. »
Oui, Noël nous dévoile un Dieu qui n’a rien de comparable avec les images que les hommes se sont fait de lui depuis la nuit des temps : des divinités terrifiantes dont il faut s’attirer la bienveillance par des sacrifices pour obtenir leurs grâces. Désormais, ces sacrifices ne seront plus nécessaires. « je n’ai que faire de vos sacrifices, nous dit notre Dieu, ce qui me plaît, c’est le cœur authentique. »
Cette naissance de Dieu parmi les hommes, cette incarnation, a pour conséquence géniale qu’elle vient donner à notre propre vie une consistance toute particulière, un poids infini. Notre vie terrestre n’est plus, comme on nous l’a longtemps fait croire, une existence secondaire et au rabais, mais, grâce à Noël, notre vie ici-bas reçoit une dimension incommensurable puisque Dieu lui-même a choisi de vivre avec nous. Notre vie devient un lieu théo-logique ! Oui, désormais nous savons que c’est dans notre vie humaine, terre à terre, même avec ses laideurs et ses ratés, que nous pouvons rencontrer Dieu.
Remarquez que l’histoire un peu enjolivée de Bethléem nous parle aussi d’une étoile. En général, lorsque l’évangéliste donne des détails, c’est qu’ils ont une signification. Vous le savez, les étoiles symbolisent le ciel, au dessus des nuages, là où les humains ont toujours situé la demeure de Dieu. Or, cette étoile quitte le ciel pour s’installer à la crèche ; elle vient confirmer que le ciel n’est plus au dessus de nos têtes mais au contraire là où il y a de la fragilité.
Ce message de Noël ne nous est pas donné pour information, simplement pour en savoir un peu plus sur Dieu. Il nous est donné pour raffermir notre foi. Et quand ion a la foi, on est capable de faire des prodiges, de « déplacer les montagnes ». Autrement dit, si nous comprenions enfin que Dieu est vraiment parmi nous, pauvres parmi les pauvres, notre vie devrait en être bouleversée. Cette bonne nouvelle devrait nous aider à réagir et à nous engager car Dieu nous montre ainsi qu’il a réellement besoin de nous, de notre attention, de notre aide et de notre amour.
Jacques NOIROT, sma