Christ Roi de l’Univers C
24 novembre 2019-11-18
Première lecture
Lecture du deuxième livre de Samuel
« Ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël. » (2 S 5, 1-3)
En ces jours-là, toutes les tribus d’Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent : « Vois ! Nous sommes de tes os et de ta chair. Dans le passé déjà, quand Saül était notre roi, c’est toi qui menais Israël en campagne et le ramenais, et le Seigneur t’a dit : Tu seras le berger d’Israël mon peuple, tu seras le chef d’Israël. » Ainsi, tous les anciens d’Israël vinrent trouver le roi à Hébron. Le roi David fit alliance avec eux, à Hébron, devant le Seigneur. Ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël.
Psaume
(Ps 121 (122), 1-2, 3-4, 5-6)
R/ Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur.
Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un !
C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur,
là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur.
C’est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment ! »
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
« Dieu nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé. » (Col 1, 12-20)
Frères,
rendez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature : en lui, tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations, tout est créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui. Il est aussi la tête du corps, la tête de l’Église : c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté. Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel.
Évangile
« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » (Lc 23, 35-43)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Textes liturgiques © AELF
Homélie
Jésus en croix inaugure son Royaume.
Bien-aimés de Dieu,
Nous célébrons en ce 34ème dimanche du temps ordinaire, le dernier de l’année liturgique, la royauté du Christ. Le Christ est Roi de l’Univers ! Mais pas à la manière du monde. Beaucoup de personnes peuvent imaginer une royauté du Christ à la manière que lui-même avait refusée. Après la multiplication des pains, « Jésus, se rendant compte qu’ils allaient venir s’emparer de lui pour le faire roi, s’enfuit à nouveau dans la montagne tout seul[2] ».
Mais alors, quelle est cette royauté du Christ que nous célébrons ? Ce sont les dernières paroles sur l’évènement de la crucifixion qui nous l’expliquent. Beaucoup croyaient que Jésus était un messie conquérant, un messie politique. Témoins des grands miracles qu’il avait opérés, ils espéraient que le seul signe qu’il puisse donner à cet instant serait de se sauver « lui-même et eux avec lui. ». L’occupant romain serait alors bouté dehors, et le royaume de David rétabli !
Mais pour le chrétien, comme pour le « bon larron », Jésus inaugure son Royaume à cet instant de la croix, et il le confirme : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». C’est dans ce contexte de la croix que Jésus est proclamé Roi, intronisé lorsqu’il est élevé sur la croix. Et c’est de la croix qu’il attire tous les hommes. Dès ce moment, il introduit dans son Royaume tous ceux qui, à l’exemple du bon larron, se reconnaissent « pauvres », tous ceux qui reconnaissent « leurs misères » et croient que Dieu seul peut les délivrer. Le « bon larron » devient pour nous un modèle de la foi.
Saint Paul, dans sa lettre aux Thessaloniciens, nous donne les titres qui font du Christ le Roi de l’Univers : il est le collaborateur du Père dans l’œuvre de la Création ; il est le Rédempteur. « En lui, nous avons le rachat, le pardon des péchés ; il nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints ».
Rendons grâce à Dieu notre Père qui nous a aimés d’un si grand amour en son Fils Jésus, et soyons, à notre tour, des témoins de cet amour. Amen.
Père Samuel GAMLIGO
[1] Cf. Mc 11, 9b. 10a .
[2] Jn 6, 15.