Trentième Dimanche Ordinaire C
3 novembre 2019
Première lecture
Lecture du livre de Ben Sira le Sage
« La prière du pauvre traverse les nuées. » (Si 35, 15b-17.20-22a)
Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve. Celui dont le service est agréable à Dieu sera bien accueilli, sa supplication parviendra jusqu’au ciel. La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable. Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui, ni prononcé la sentence en faveur des justes et rendu justice.
Psaume
(Ps 33 (34), 2-3, 16.18, 19.23)
R/ Un pauvre crie ; le Seigneur entend.
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.
Deuxième lecture
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
« Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice. » (2 Tm 4, 6-8.16-18)
Bien-aimé,
je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse. La première fois que j’ai présenté ma défense, personne ne m’a soutenu : tous m’ont abandonné. Que cela ne soit pas retenu contre eux. Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent. J’ai été arraché à la gueule du lion ; le Seigneur m’arrachera encore à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Évangile
« Le publicain redescendit dans sa maison ; c’est lui qui était devenu juste, plutôt que le pharisien. » (Lc 18, 9-14)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui : il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation. Alléluia[1].
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »
Textes liturgiques © AELF
Homélie
Dieu, le juste Juge, justifie le pauvre !
Bien-aimés de Dieu,
Notre Dieu est le Dieu d’amour, plein de tendresse et de miséricorde. Il manifeste sa proximité, et cela ne dépend pas de nos mérites, mais de sa seule bonté. La parabole du publicain et du pharisien en est une illustration.
Pour être justifié, il suffit de se reconnaître petit, pauvre devant Dieu. Non pas d’une pauvreté matérielle, mais de cette indigence spirituelle qui nous fait espérer en Dieu, croire en son amour sauveur, et nous fait crier vers lui en toute confiance : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! ».
Dieu est miséricorde. Il met son cœur dans notre misère humaine et se penche vers nous pour nous sauver. C’est ainsi que s’exprime le mystère de notre rédemption, où Jésus, le Fils du Père éternel, dans son grand amour pour nous et par pitié pour notre humanité, a voulu mourir sur une croix, « afin que, quiconque croit en lui ne périsse pas, mais aie la vie éternelle ».
« Un pauvre crie ; le Seigneur entend », avons-nous chanté dans le psaume responsorial ! Et la prière du pauvre « traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, elle demeure inconsolable ». Oui, Dieu est le juste Juge, le Juge impartial ; « il fait toujours justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ». Et pour cela, nous pouvons « bénir le Seigneur en tout temps, et sa louange toujours sur nos lèvres », le glorifier pour son amour qui n’a pas de fin.
Puisse cette Eucharistie être notre action de grâce au Seigneur pour son amour sauveur. Amen.
Père Samuel GAMLIGO
[1] Cf. 2 Co 5, 19.