Trentième Dimanche du Temps Ordinaire
22 Octobre 2020
Lectures de la messe
Première lecture (Ex 22, 20-26)
Ainsi parle le Seigneur : « Tu n’exploiteras pas l’immigré, tu ne l’opprimeras pas, car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Égypte. Vous n’accablerez pas la veuve et l’orphelin. Si tu les accables et qu’ils crient vers moi, j’écouterai leur cri. Ma colère s’enflammera et je vous ferai périr par l’épée : vos femmes deviendront veuves, et vos fils, orphelins. Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, à un pauvre parmi tes frères, tu n’agiras pas envers lui comme un usurier : tu ne lui imposeras pas d’intérêts. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. C’est tout ce qu’il a pour se couvrir ; c’est le manteau dont il s’enveloppe, la seule couverture qu’il ait pour dormir. S’il crie vers moi, je l’écouterai, car moi, je suis compatissant ! » – Parole du Seigneur.
Psaume (Ps 17 (18), 2-3, 4.20, 47.51ab)
R/ Je t’aime, Seigneur, ma force. (Ps 17, 2a)
Je t’aime, Seigneur, ma force :
Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
Louange à Dieu ! Quand je fais appel au Seigneur,
je suis sauvé de tous mes ennemis.
Lui m’a dégagé, mis au large,
il m’a libéré, car il m’aime.
Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu’il triomphe, le Dieu de ma victoire !
Il donne à son roi de grandes victoires,
il se montre fidèle à son messie.
Deuxième lecture (1 Th 1, 5c-10)
Frères, vous savez comment nous nous sommes comportés chez vous pour votre bien. Et vous-mêmes, en fait, vous nous avez imités, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de bien des épreuves, avec la joie de l’Esprit Saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de Macédoine et de Grèce. Et ce n’est pas seulement en Macédoine et en Grèce qu’à partir de chez vous la parole du Seigneur a retenti, mais la nouvelle de votre foi en Dieu s’est si bien répandue partout que nous n’avons pas besoin d’en parler. En effet, les gens racontent, à notre sujet, l’accueil que nous avons reçu chez vous ; ils disent comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles, afin de servir le Dieu vivant et véritable, et afin d’attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient. – Parole du Seigneur.
Évangile (Mt 22, 34-40)
En ce temps-là, les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » – Acclamons la Parole de Dieu.
Textes liturgiques © AELF
HOMELIE
Dans notre monde passé ou présent, et dans le domaine de la religion il y a une double approche de la vraie foi : ou bien l’on fête un Dieu de conquête et donc de violence ou bien l’on fête un Dieu-Père comme Jésus nous l’a enseigné quand il nous a donné ce double commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Car le Dieu de Jésus-Christ veut que tous les hommes soient aimés comme des frères ou des sœurs. Et le pape François nous livre toute une méditation à partir de ce double commandement. Car c’est profondément vrai que nous tous nous sommes des frères : tutti fratelli.
Car Contrairement à ce que pensent certains, Dieu n’a pas besoin de l’homme pour étendre son territoire sur terre et défendre sa religion ou son honneur. Et ceux qui admettent la violence, fut-elle sacrée comme faisant partie du culte qu’ils croient rendre à leur divinité, ceux-là sont à l’opposé de ce que l’on appelle un Dieu-Père car ils ont transformé leur dieu aussi grand soit-il en un Dieu-gendarme qui fait régner la terreur …
Et c’est le livre de l’exode[1] qui s’adressait d’abord à tous ceux que Dieu avec Moïse avait libéré de leur esclavage d’Egypte pour leur proposer un programme de vie en communauté et ce livre est toujours et encore profondément actuel parce qu’il est de tous les temps et qui se résume en un mot que le Seigneur nous propose : moi ! nous dit-il je suis compatissant car j’écoute toujours le cri de la veuve et de l’orphelin – et celui du pauvre et de l’immigré … N’oublions pas que selon le chapitre 25 Matthieu nous serons jugés précisément sur nos actes de libération et de solidarité et de compassion : “Amen, je vous le dis : ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Mais en fait, pour être au point pour suivre ces deux commandements il faut d’abord nous libérer nous-mêmes de toutes nos propres attaches qui nous lient à nos intérêts et à notre confort et à nos préjugés et qui souvent nous paralysent
Alors pour que cet évangile ait un sens, ne laissons pas Jésus notre maître et notre guide parler dans le vide ou dans le désert du monde moderne, mais ayons le courage de faire notre propre cheminement de conversion et d’adaptation dans la patience et au jour le jour et avec une réelle lucidité.
Jean-Pierre FREY, SMA
[1] 1ère lecture